23 mai 2018
Ouvert en 2016 à Orléans, LAB’O est un incubateur de 15 000 m2 dédiés au numérique qui accueille plus de 100 start-up, des Labs et de nombreuses sociétés innovantes et de services. Avez-vous également voulu faire de LAB’O un site test de référence en matière de nouveaux usages ?
Si les entreprises innovantes qu’il accueille font effectivement la singularité de LAB’O, le bâtiment lui-même fait l’objet de réflexions sur ses usages. Quand sa rénovation a été engagée, le choix a été fait de « décarbonner », c’est-à-dire d’avoir une production renouvelable de l’énergie en réutilisant l’électricité produite sur site. Au-delà de la production, nous prêtons également une attention toute particulière à la maîtrise et à la gestion de l’énergie, grâce à un système de connecteurs nous permettant de remonter toutes les heures des données, et d’agir ainsi rapidement si un problème est détecté.
En tant que décideur public, comment innover face aux enjeux des transformations environnementale et numérique ?
Il faut mettre à profit la convergence actuelle entre les transitions énergétique et numérique, afin de développer des bâtiments capables de réduire leur impact environnemental. Les données numériques permettent en effet des niveaux d’optimisation de gestion jamais atteints à l’échelle des territoires. Des projets comme LAB’O donnent des idées. Nous venons en effet de lancer un appel à projets pour la mise en place d’une bibliothèque BIM de l’ensemble des bâtiments publics. À Orléans, ces données vont permettre de mener un travail d’optimisation de la maintenance et de la gestion patrimoniale de 700 000 m2.
Quel rôle jouent, selon vous, les bâtiments connectés et communicants dans le cadre d’une démarche de digitalisation des territoires ?
Ce rôle est très important et je tiens à souligner que LAB’O est la seule opération sous maîtrise d’ouvrage publique retenue en pilote Label R2S et qu’elle est menée dans le cadre d’un projet de requalification. Les bâtiments existants représentent 98 % des stocks de bâtiment en France. Il est donc pertinent d’entreprendre ce type de projet dans ce contexte. Selon moi, une démarche de digitalisation doit être engagée collectivement au sein d’un territoire. Ainsi, les travaux portant sur les transports ou l’éclairage profitent de l’unification des stratégies entre différentes communes, l’objectif étant de rendre la métropole plus sobre et plus confortable pour les habitants. Mes collègues maires au sein d’Orléans Métropole ont ainsi engagé des démarches similaires à celle d’Orléans-ville, qui s’inscrivent d’ailleurs dans le Plan Climat Energie Territorial de la métropole.