11 avril 2022
Responsables de 7,4% des émissions de gaz à effet de serre de CO2 en 2016 et de 15% des consommations d’énergie finale en France[1], le concours du bâtiment tertiaire à l’atteinte de nos objectifs environnementaux n’est plus à démontrer. Au-delà, la réduction des consommations énergétiques est une problématique économique, l’énergie étant le 1er poste de consommation d’un bâtiment tertiaire en exploitation[2], mais aussi réglementaire, avec les objectifs fixés par le Décret Eco Energie Tertiaire. Dans cette optique, le bâtiment en exploitation se retrouve confronté à une problématique : concilier le temps long de la durée de vie d’un bâtiment avec l’atteinte d’objectifs énergétiques à court terme. Pour y prétendre, la rénovation énergétique des bâtiments est vue comme une réponse majeure.
Une rénovation globale des bâtiments…
Rénover oui, mais pas de n’importe quelle manière : il est nécessaire de privilégier une rénovation globale du bâtiment. Dans son guide « La rénovation énergétique et environnementale des bâtiments tertiaires », l’ADEME met en avant les limites d’une rénovation partielle, c’est-à-dire ne prenant en compte qu’un nombre limité de postes de travaux (isolation de la toiture par exemple) par rapport à une rénovation globale concernant l’ensemble des postes de travaux (isolation murs, toitures, système de chauffage, ventilation, gestion technique du bâtiment…). L’étude met ainsi en avant l’importance de traiter à la fois l’efficacité énergétique passive (enveloppe du bâtiment) et l’efficacité énergétique active (pilotage des équipements et des consommations énergétiques).
… Prenant en compte le numérique
Parmi les recommandations, le guide pointe l’intérêt d’un outil numérique : la gestion technique du bâtiment (). Cet outil permet de contrôler les installations de systèmes comme l’éclairage, le chauffage ou la ventilation et de suivre leurs consommations notamment en vue d’améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment. Dans ce cadre, des capteurs collectant les données et actionneurs traduisant en action une commande sont répartis dans le bâtiment, les informations sont ensuite visualisables sur des interfaces et alimentent des services divers : énergie, confort, santé, maintenance… Ce contrôle (ou pilotage) est facilité par une infrastructure numérique favorisant l’échange de données entre les différents équipements. Selon le Gimelec, la mise en place de l’efficacité énergétique active permet 30 à 60% d’économies selon la typologie du bâtiment, avec un temps de retour d’investissement moyen de 7 ans[3]. Toutefois, l’importance de garde-fous est soulignée, comme l’intégration des solutions avec des protocoles de communication standardisés pour éviter d’être ‘enfermé’ avec un protocole de communication propre au fabricant, ou la possibilité d’historiser les données pour réaliser des suivis et comparaisons. Rajoutons qu’au-delà du choix d’équipements interopérables, il faut prêter attention à la qualité des données qui vont servir à alimenter les services énergétiques.
Dernier point, l’amélioration de l’efficacité énergétique passive des bâtiments peut diminuer la pénétration des ondes radio et donc créer des problèmes de couverture intérieure des réseaux mobiles à l’intérieur des bâtiments. Une réflexion autour des besoins en termes de connectivité et la réalisation d’une étude de couverture intérieure permettra de déterminer les éventuelles solutions qui doivent être mises en place pour palier à ces problématiques.
Le projet de rénovation d’un bâtiment doit donc prendre en compte le numérique afin d’atteindre les niveaux de performance escomptés. C’est toute la vocation du Label R2S-Ready2Services : proposer un cadre structurant permettant de faire éclore des réflexions et des actions sur le numérique pour des bâtiments neufs ou existants.
Si vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à consulter nos ressources documentaires ou nous contacter : certivea@certivea.fr.
[1] ADEME – « La rénovation énergétique et environnementale des bâtiments tertiaires » (p6)
[2] OID – « Baromètre de la performance énergétique et environnementale 2018 »
[3] Gimelec « L’efficacité énergétique levier de la transition énergétique » (p30)