15 mai 2020
En cette période particulière liée à la crise sanitaire du coronavirus, la hausse du télétravail entraine souvent une forte augmentation de la consommation énergétique dans nos logements pouvant augmenter de plus de 50%[1] pour certains. Ainsi, si l’on s’en tient à la récente publication des Échos, les rejets de CO2 liés aux activités à domicile sont en progression de 29 % par rapport à des journées normales[2].
Cela peut représenter, comme dépense supplémentaire[3] :
– Pour une personne célibataire en télétravail vivant dans un appartement de 25m² à Paris (offre ‘base’, cuisson et chauffage électrique) : une moyenne de 70 € supplémentaire pour la période allant du 15 mars au 11 mai 2020 (8 semaines);
– Pour un couple en télétravail, avec 1 enfant, vivant en région parisienne dans un appartement de 70 m² (offre base, cuisson et chauffage électrique) : un surcoût entre 120 et 180 € sur ces 8 même semaines.
Nous vous proposons 5 conseils à appliquer quotidiennement pour réduire votre facture énergétique et faire des économies !
L’électricité demeurant l’énergie la plus consommée en France, avec 33 % des consommations totales[4] pour le secteur résidentiel, nous avons orienté nos recommandations sur cette source d’énergie. Néanmoins, elles peuvent être adaptées à d’autres types d’énergie, tel que le gaz par exemple.
1. Mieux connaître votre offre d’électricité et l’adapter à vos consommations
Avant toute chose, profitez-en pour mieux connaitre l’offre d’énergie à laquelle vous avez souscrit. Pour cela, il est important de savoir lire vos factures d’électricité, par exemple, que vous retrouverez sur votre compte internet client et/ou directement sur vos factures papier. Votre facture recèle de nombreuses informations, comme le montant à régler, le type d’offre souscrite ou encore les détails de vos consommations, les taxes associées… Les informations essentielles à comprendre sur votre facture d’énergie, afin d’avoir toutes les informations pour réduire votre consommation, sont les suivantes :
a. L’offre souscrite correspond à l’offre que vous contractualisez auprès de votre fournisseur d’énergie, avec le montant correspondant facturé pour votre consommation d’électricité ;
b. La puissance du compteur électrique correspond au niveau de puissance que vous avez fixé quand vous avez pris votre abonnement chez votre fournisseur ; cela impacte le prix que vous payez car la part fixe de votre abonnement dépend de la puissance choisie ;
c. L’option tarifaire
Quelle que soit l’option choisie, votre abonnement comprend :
o Une part fixe, qui dépend de la puissance souscrite,
o Une part variable, qui dépend de la consommation et du prix de l’électricité.
Ces deux parts peuvent varier selon votre option tarifaire. Il existe 3 options tarifaires : base (prix du kWh unique toute l’année), heures pleines/heures creuses (prix selon l’heure de la journée) ou tempo (prix fixé en fonction de la demande). Chaque option est à privilégier selon le cas dans lequel vous vous situez :
– Le tarif de base est à choisir si vous consommez sans tenir compte de l’heure de la journée ;
– L’option heures pleines/heures creuses est à privilégier si vous réalisez plus de 60% de vos consommations d’énergie aux heures creuses ;
– Enfin, optez pour le tarif « tempo » si vous pouvez décaler voire supprimer rapidement (car vous êtes prévenu la veille) vos consommations.
Le service d’information Energie-info[5] met à disposition une calculette permettant de donner des indications sur l’option tarifaire la plus intéressante au regard de votre mode de consommation.
2. Analyser ses consommations et mener un plan d’économie d’énergie
Après avoir pris connaissance de votre offre et de vos consommations mensuelles, la deuxième étape est d’analyser ces consommations pour établir un plan d’actions et réduire vos factures énergétiques. Cela ne vous prendra qu’une vingtaine de minutes !
Deux solutions s’offrent à vous :
– Entrer en contact avec un conseiller de votre fournisseur d’énergie ;
– Analyser vous-même vos consommations via les outils disponibles sur le site internet ou l’application de votre fournisseur d’énergie. Exemples d’applications de fournisseurs : EDF & Moi, E-quilibre de EDF, Application Total Direct Energie, Application Engie et le système de KiloActs, Services clients ENI…
De manière concrète, en fonction de votre fournisseur et de votre compteur, vous pourrez par exemple :
o Comparer vos consommations à celle de l’année précédente ou à celle de foyers similaires afin de constater l’impact de votre mode de vie sur vos consommations énergétiques et donc en déduire des changements de comportement pertinents ;
o Evaluer vos consommations pour comprendre les équipements et les horaires les plus énergivores dans le but de déceler des axes d’amélioration ou des écogestes adaptés à vos besoins et avoir ainsi la facture la moins élevée possible.
3. Bien définir la puissance de votre compteur pour maîtriser vos dépenses
Lors de la souscription à votre abonnement, c’est à vous de définir la puissance de votre compteur électrique. Cette puissance correspond à la quantité d’électricité maximale qui peut être utilisée de manière simultanée dans votre habitation. Ainsi, il est important de bien définir la puissance souscrite dans votre abonnement : surévaluée, elle augmente le prix de votre abonnement, sous-évaluée votre disjoncteur risquera de sauter.
La puissance électrique tient compte essentiellement de la composition de votre foyer, du nombre et de la puissance de vos appareils ainsi que de votre type de chauffage. Certains tableaux de correspondance permettent de voir globalement si la puissance de votre compteur électrique est adaptée à la puissance nécessaire pour votre habitation, comme ci-dessous :
De façon plus détaillée, plusieurs sites internet détaillent les méthodes de calcul, avec des estimations de consommation par équipements. Si vous disposez d’un compteur Linky, vous pouvez avoir accès à la puissance maximale atteinte sur votre habitation.
En conclusion, ce levier de réduction des consommations est à utiliser avec discernement. L’analyse de la puissance réellement utilisée doit prendre en compte plusieurs paramètres : la période de l’année étudiée ; le nombre de personnes dans le logement ou d’équipements branchés. Ainsi, une réduction de la puissance de votre abonnement pourra vous permettre de réaliser des économies : avec un gain sur la part fixe de votre facture de l’ordre de 20€/an pour l’option base et 30€/an pour Heures pleines/Heures creuses par niveau de puissance inférieur[7]. Si vous disposez d’une importante marge, une réduction de la puissance de votre abonnement pourra être envisagée ; dans le cas contraire, ne prenez pas le risque de subir des coupures de courant, ce n’est pas le but !
4. Des écogestes simples à réaliser pour une réduction immédiate de vos consommations
Pour réduire vos consommations et alléger votre facture, vous trouverez ci-dessous des écogestes classés par ordre de priorité suivant le graphique ci-dessous, soit : A. Chauffage, B. Electroménager, C. Equipements informatiques. A vous d’agir !
Ces écogestes sont des actions simples à mettre en œuvre pour obtenir des diminutions conséquentes[9] de sa facture énergétique, de ses besoins énergétiques et préserver ainsi la planète.
A. Chauffage :
– Chauffez votre logement en fonction de vos besoins : 19 ℃ dans les pièces à occupation permanente et 17 ℃ pour les autres pièces. 1°C de moins génère des économies de 7% sur sa facture énergétique !
– Entretenez vos radiateurs
Leur dépoussiérage régulier permet des économies d’énergie allant jusqu’à 10% !
B. Electroménager :
– Cuisson :
* Mettez un couvercle sur vos casseroles ;
* Evitez l’utilisation du four à micro-onde qui consomme 5 fois plus qu’un four traditionnel ;
– Réfrigérateur et congélateur :
* Réglez la température du réfrigérateur entre +4° et +5° et le congélateur à -18° ;
* Pensez à le dégivrer, car la présence de givre augmente de 30 % votre consommation.
– Les lave-Linge, sèche-linge et lave-vaisselle :
* Utilisez au maximum le lavage à eau froide et le mode éco.
C. Equipements informatiques et multimédias :
– Coupez tous les équipements en mode veille et débranchez au maximum les appareils non utilisés sur de longues périodes. Ex : une box DSL / fibre consomme environ autant que 10 ordinateurs portables utilisés 5 heures par jour à la maison ;
– Diminuez l’usage des vidéos en ligne, qui représentent 1% des émissions mondiales de CO2[10]. Une hausse de 10 % de l’utilisation des vidéos en 4K en 2030 produirait une hausse de 10 % de la consommation électrique globale du numérique[11].
5. Anticiper vos futurs travaux d’économie d’énergie
Cette période particulière est également l’occasion de lister l’ensemble des travaux à réaliser chez vous pour réduire les consommations énergétiques :
• Remplacez vos vieux radiateurs
Privilégiez les appareils classés NF Électricité Performance qui détectent votre présence dans le logement et l’ouverture d’une fenêtre ;
• Réalisez des travaux d’étanchéité : une meilleure étanchéité des portes et des fenêtres permet une diminution de vos pertes d’énergie de 15 à 50% ;• Mettre en place des ampoules basse consommation : réduction d’électricité d’environ 4 à 5 fois ;
• Pensez à mettre des prises coupe-veille (environ 20 €/prise) qui bloquent automatiquement l’arrivée du courant des appareils éteints sur de longues durées ;
• Installez des plaques de cuisson à induction : économie d’électricité d’environ 20% par rapport aux surfaces vitrocéramiques et de 25% par rapport aux plaques de cuisson classiques.
***
Ces circonstances inédites nous offrent l’occasion de remettre en question notre façon de consommer l’énergie. Nous espérons que ces quelques recommandations vous inspireront.
La performance énergétique est d’ailleurs un enjeu majeur ancré dans les principes fondateurs de Certivéa au travers de ses nombreux labels et certifications dédiés au développement durable des bâtiments, infrastructures et territoires.
Le prochain lancement d’un nouveau référentiel technique, R2S-4GRIDS, poursuit cette dynamique en mettant le numérique, utilisé de façon responsable, au service de la transition énergétique pour une meilleure gestion des bâtiments tertiaires.
Cette liste n’est pas exhaustive : vous pouvez aussi par exemple changer de fournisseur, vouloir développer un projet d’autoconsommation ou encore participer à un achat groupé d’énergie. Si vous avez-vous-même d’autres bonnes pratiques que vous souhaitez partager, n’hésitez pas à nous les partager : communication@certivea.fr
[1] Hypothèse : Soit une personne célibataire dépensant 122€ pour 2 mois en électricité via une offre ‘base’ et un chauffage électrique dans un logement de 20m², incluant une augmentation de 70 € sur sa facture dû au confinement.
[2] Le confinement réduirait chaque jour les rejets de CO2 de 58 % en Europe – Les Échos 5 avril 2020
[3] Gaz, électricité : profil par profil, de combien vos dépenses vont augmenter durant le confinement – Capital.fr
[4] Chiffres clés de l’énergie – Edition 2019 (Septembre) – statistiques.developpement-durable.gouv.fr
[5] Autorité Administrative Indépendante, géré par le Médiateur national de l’énergie
[6] hellowatt.fr
[7] Au-dessus de 18kVA, les différences de coûts sur la partie fixe sont plus importants, mais cette puissance concerne peu le résidentiel
[8] ademe.fr
[9] Voir données chiffrées au cas par cas ci-dessous
[10] « CLIMAT : L’INSOUTENABLE USAGE DE LA VIDÉO EN LIGNE » The Shift Project
[11] L’inquiétante trajectoire de la consommation énergétique du numérique – imt.fr (I’m Tech.fr]